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Elections régionales 2010/ NPA « Pour une agriculture de qualité avec des paysans nombreux vivant de leur travail» (Michel Kéranguéven)

Terre-net Média a interrogé neuf agriculteurs-éleveurs candidats aux élections régionales des 14 et 21 mars 2010. Michel Kéranguéven, 52 ans, producteur de lait et de porcs bio à Pont de Buis (Fnistère) est candidat à ces élections sur la liste « Vraiment à Gauche » en Bretagne présentée par Luaer (Liste unitaire anticapitaliste et pour une écologie radicale / Nouveau parti anticapitaliste)

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Michel Kéranguéven avec une de ses vaches Froment du Léon.
Il est producteur de lait  et de porcs bio, à Pont de Buis (Finistère)  (© DR)
1 Elu, quelles fonctions au conseil régional voulez-vous remplir ? Quel « plus » apportera un agriculteur élu conseiller régional dans votre collectivité territoriale ?

La première chose, c'est qu'il faut que la « vraie vie » soit représentée dans les institutions. C'est pour cela que les candidats de nos listes sont à l'image de la société. C'est aussi vrai pour les questions agricoles: il faut que ce soient des paysans qui siègent et pas des « agrimanagers » !

Je souhaite m'occuper de la commission agricole au sein du Conseil Régional. Une partie des aides est ventilée par le Conseil Régional. Une fois élus, nous utiliserons toutes les marges de manœuvre pour les répartir différemment (plafonnement par Uth, et redistribution). Il est urgent que les petites et les moyennes fermes soient réellement aidées, pour arriver vers un système qui permette à tous les producteurs de vivre de leur travail.

Retrouvez l'ensemble des interviews d'agriculteurs-candidats aux élections régionales en cliquant ici.
De plus en plus de producteurs démontrent que d'autres agricultures sont possibles. Les découvertes techniques et agronomiques efficaces de ces dernières années donnent des pistes pour que les agriculteurs produisent différemment (sans utiliser tous les intrants issus de la chimie de synthèse...) Des pistes de commercialisation différentes existent et doivent être aidées (vente directe, circuits courts ...).

2 Si vous êtes élu conseiller régional, comment envisagez-vous pouvoir mener de front vos fonctions de conseiller régional et celles d’agriculteur?

Nous ne sommes pas des « professionnels » de la politique. J'organiserai mon travail afin de pouvoir mener des responsabilités d'élu et j'aurai recours au service de remplacement. Les émoluments de conseiller régional permettent largement de couvrir ces frais. Je ne m'engage pas en politique pour m'enrichir.
Voter pour les listes soutenues par le NPA, c'est exprimer sa colère dans les urnes et donner la possibilité de prendre les mesures nécessaires qui changent la vie des gens !
Je souhaite que ma région puisse développer un autre modèle agricole, permettant aux paysans de vivre, et de produire des aliments de qualité.

3 Quel est le volet agricole du programme de votre parti dans votre région pour les six prochaines années?

Notre liste est très attachée à la promotion d'une autre « agriculture »: le productivisme agricole doit laisser place à une agriculture respectueuse des hommes qui y travaillent et de l'environnement. Cela permettra de récréer des milliers d'emplois, d’installer les jeunes et favoriser la reconversion des actifs de vers une agriculture « autonome ».
Il est temps de sortir du système « Maïs- soja » (plus de 2 millions de tonnes importés en Bretagne, transgénique à 90 % !), qui rend les paysans dépendants des importations des multinationales.
Notre projet régional et national : des paysans nombreux, vivant de leur travail, produisant une agriculture de qualité, dans une campagne vivante !

4 S’inscrit-il en rupture avec la politique régionale de ces six dernières années ? Quel bilan tirez-vous de la politique agricole de votre région ?

Le bilan humain est catastrophique: 200 000 fermes ont disparu en 15 ans, les paysans sont victimes de la chute incessante des revenus. Les faillites se multiplient, le nombre de suicides augmente, pendant qu'un agrobusiness florissant, adossé à la grande distribution, saigne le monde agricole! Sur le plan de l'environnement, la situation est au bord de la faillite: sols et eaux pollués, perte de la fertilité, de la biodiversité. Les aliments, issus de l'agrochimie, posent un grave problème de santé publique, et l'utilisation de ces produits détériore la santé des producteurs.
Dans notre Région, « les roses pâles » et « les verts clairs » mènent de vastes programmes, coûteux et inutiles (aéroport de Notre Dame des Landes, ligne Bretagne Grande Vitesse) engloutissant près de 2 milliards d'€. Nous réorienterons ces budgets vers notre projet pour une agriculture respectueuse des hommes et de l'environnement.

5 La réforme de la fiscalité des collectivités territoriales (création de la Cet) va t-elle modifier les compétences et les champs d’actions des conseillers régionaux en matière de politique agricole ?

Il faudra que la Région envisage de réserver ses aides à l'installation et la reconversion en agriculture autonome, paysanne ou biologique, de proximité. Le Conseil régional maîtrise la restauration scolaire (lycées), c'est l'occasion d'impulser une mutation en privilégiant des produits issus de cette agriculture. Nos élus soutiendront les mobilisations paysannes et seront leur relais dans les institutions. Ils se battront pour une autre répartition des subventions de la Pac.
La réduction des recettes fiscales liée à la diminution de la taxe professionnelle va amputer les capacités financières des Régions. Les agriculteurs en pâtiront. Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire mènent, dans tous les domaines, la même politique : tout pour les riches et les puissants, des miettes pour le reste de la population ! Nos vies valent plus que leurs profits.

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